Progression démocratique des Etats du Moyen-Orient : le Bahreïn poursuit ses engagements.
Sept ans après les troubles ayant secoué l’ensemble du monde arabe, ce petit état insulaire poursuit une vague de modernisation qui touche l’ensemble de la société. Le roi Hamad Bin Isa Al Khalifa et le gouvernement accélèrent la mise en place de réformes. Ces dernières visent à faire progresser les droits individuels, la justice, la démocratie, tout en assurant le respect des traditions du pays et de ses habitants.
En décembre 2000, Hamad Bin Isa Al Khalifa a présenté une Charte Nationale d’Action qu’il avait alors qualifié de « nouvelle percée dans l’histoire du Bahreïn ». Ce document mettait en avant la direction prise par le pays en termes d’économie et de politique. En février 2002, un décret royal accorde le droit de vote aux femmes et créé un parlement bicaméral. Quinze ans plus tard, la démocratisation poursuit son avancée et le parlement dispose désormais de nombreux pouvoirs législatifs, y compris constitutionnels. Les élections de 2014 ont été un temps fort dans l’évolution du pays et le nouveau parlement en est ressorti renforcé. Il a reçu un mandat clair pour poursuivre la mise en place des réformes en cours. Le processus dans lequel le Royaume s’inscrit se poursuit malgré l’instabilité que rencontre la région.
Au niveau judiciaire, la principale évolution est la création d’un poste équivalent à celui du Défenseur des Droits en France, l’unique de ce type au Moyen-Orient. Son travail a été reconnu par 46 Etats membres à l’ONU du Conseil des Droits de l’Homme. Parmi ces prérogatives, il peut organiser des visites surprises dans les prisons pour contrôler les conditions de vie des prisonniers sur la base des standards internationaux. Ces efforts ont été sanctionnés en 2014 par le prix européen pour la promotion des droits de l’Homme dans la région du Golfe. Autre avancée marquante dans le domaine judiciaire, la création d’une commission indépendante pour les droits des prisonniers et des détenus. Cette commission se doit d’être conforme aux critères de divers organismes internationaux tels que la Convention contre la torture et les traitements cruels, inhumains ou dégradants. Outre la lutte contre les mauvais traitements, cette structure est également en charge de la réintroduction des prisonniers dans la société.
Le Royaume souhaite aussi donner un tournant social à sa politique. Il se charge de la protection des familles les plus démunies. Il assure aussi aux personnes âgées un accès à la mobilité, à la santé ainsi qu’une assistance financière. Le Ministère du développement social tarde cependant à appréhender les besoins des ainés du Royaume et donc à y répondre le plus efficacement possible. Différents programmes sociaux ont été lancés ou ont vu leur budget augmenter. De 2005 à 2013, les dépenses liées à la sécurité sociale ont été multipliées par 3,5, atteignant 66 millions de dollars. La même année le support financier aux familles à faibles revenus a atteint 270 millions de dollars. L’aide alimentaire à ces dernières a été multipliée par plus de 5 en 9 ans (135 millions de dollars en 2013).
Si la situation du pays reste fortement liée à un contexte régional plus que troublé, il semblerait qu’il s’engage à assurer son devenir dans la stabilité.