Désendettement : la stratégie payante de Jean-Charles Naouri

Le groupe Casino, dont la maison-mère, Rallye, a été placée depuis le mois de mai sous procédure de sauvegarde, a présenté la semaine dernière son projet de plan de sauvegarde, préparé avec les administrateurs judiciaires. Un plan conçu par Jean-Charles Naouri et axé sur le désendettement massif du groupe, qui a été bien accueilli par le marché.

Le bout du tunnel pour le groupe Casino ? S’il est trop tôt pour sortir les cotillons du côté du groupe de distribution stéphanois, certains indicateurs sont clairement rassurants. Les cessions d’actifs ont permis d’alléger la dette du groupe de plus de 2 milliards d’euros et l’arrivée de nouveaux investisseurs (notamment le magnat tchèque Daniel Kretinsky) a démontré la crédibilité du plan de désendettement du groupe Casino.

Surtout, les positions spéculatives qu’avaient prises divers fonds-vautours américains sur le groupe Casino, et qui étaient à l’origine de la forte baisse des cours du titre Rallye en bourse depuis un an, ont massivement chuté ces dernières semaines. Un signe qui ne trompe pas sur la crédibilité du plan de sauvegarde proposé par l’état-major du groupe Casino.

La stratégie de Jean-Charles Naouri repose sur un allégement de la dette du groupe grâce à des cessions d’actifs non-stratégiques (notamment sa filiale immobilière Mercialys) atteignant plus de deux milliards d’euros, ce qui lui avait également permis d’augmenter significativement ses liquidités.

Fin octobre, le groupe Casino avait en parallèle obtenu un allongement de l’échéance de remboursement de sa dette en étendant ses lignes de crédits auprès de 21 banques françaises et étrangères. Le plan de sauvegarde prévoit en outre le règlement des dettes du groupe Rallye et de ses filiales sur dix ans, pour un montant total de près de 3,3 milliards d’euros.

La réaction du marché est encourageante pour le groupe de Jean-Charles Naouri. En une semaine, le titre a pris près de 10% (9,73% depuis le 23 décembre) pour monter à 10,28 euros. Pour rappel le cours de l’action Rallye avait chuté jusqu’à 2,95 euros en mai 2019, au pire des attaques spéculatives contre le groupe stéphanois.