Sortie de crise au Mali : Aliou Boubacar Diallo inspire de la crédibilité
Après avoir renforcé son assise nationale grâce à la belle percée de son parti ADP-Maliba lors des dernières élections législatives, Aliou Boubacar Diallo se construit désormais une stature de leader éclairé. Ses solutions pour une sortie de crise dans son pays ont été largement reprises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). De quoi renforcer sa crédibilité aux yeux de ses compatriotes.
Objet de toutes les attaques depuis plusieurs mois, à cause de son positionnement pas toujours compris, Aliou Boubacar Diallo s’impose désormais comme une personnalité crédible aux yeux des Maliens. En effet, ses propositions de sortie de crise au Mali ont été reprises cette semaine par les chefs d’État d’Afrique de l’Ouest et, avant eux, par une mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
La CEDEAO en accord avec Aliou Boubacar Diallo
Les dirigeants de la sous-région ont unanimement reconnu la nécessité du maintien au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) légalement élu, la démission de la présidente de la Cour constitutionnelle, la reprise partielle des élections législatives et la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale. Celui-ci comprendrait des membres de la société civile et du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), à l’origine des manifestations contre le pouvoir de Bamako depuis bientôt deux mois. Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont en outre appelé à l’ouverture d’une enquête à la suite de la répression des 10 et 11 juillet, qui a fait quatorze morts dans la capitale malienne.
Aliou Boubacar Diallo avait déjà fait ces suggestions à l’Assemblée nationale, le 18 juin 2020, au nom du groupe parlementaire « Benso », qu’il préside. Ce groupe avait rejoint la majorité présidentielle avant de la quitter après le drame des 10 et 11 juillet. Le député de Kayes avait alors expliqué qu’il ne cautionnera jamais la mort de civils maliens. Son parti ADP-Maliba ayant toujours prôné le dialogue depuis sa création en 2012. D’où sa participation au dialogue national inclusif (DNI) en décembre dernier. Malgré les critiques de l’opposition, Aliou Diallo avait déclaré que sa position était juste car visant le consensus et le rassemblement des Maliens.
« La plupart des populations soutiennent les solutions proposées par Aliou Diallo »
Cette semaine encore, la CEDEAO l’a renforcé dans sa position. En fin de compte, l’on se dit peut-être que le chef de file montant de l’opposition malienne a toujours vu juste. Il gagne ainsi en crédibilité aux yeux des Maliens. « La plupart des populations soutiennent les solutions proposées par Aliou Diallo. On lui fait confiance car nous savons qu’il ne vit pas de la politique. Il est plutôt là pour nous défendre », avait déjà dit un habitant de Kayes, lors d’une rencontre du député avec la population de cette ville, fin juin.
Aliou Boubacar Diallo gagne surtout en crédibilité aux de la communauté internationale, en particulier l’espace CEDEAO. Face aux positions radicales, voire irréconciliables au Mali, le riche entrepreneur se pose désormais comme une alternative intéressante ou l’homme de la situation. Dès lors, l’on comprend pourquoi l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan lui a accordé un entretien lors de son séjour à Bamako à la tête de la médiation de la CEDEAO, le 19 juillet dernier.