La situation d’Evergrande aussi scrutée hors de la Chine

L’état financier du groupe chinois menacé de faillite a fait réagir les banques centrales européenne et américaine ces derniers jours. La sérénité règne dans les deux camps. Mais pour combien de temps ?

La vigilance reste de mise, mais il n’y a pas de crainte outre-mesure à avoir. Christine Lagarde s’est voulue rassurante jeudi 23 septembre quant à de possibles conséquences de la situation financière d’Evergrande sur le reste de l’économie mondiale, en particulier la zone euro. La patronne de la Banque centrale européenne (BCE) a notamment indiqué sur les antennes de la chaîne américaine NBC que la contagion serait très probablement limitée à l’économie chinoise, même si les marchés restent interconnectés.

Même son de cloche chez son homologue américain, Jerome Powell, 24 heures plus tôt. Le directeur de la banque centrale américaine (Fed) a même poussé l’optimisme un peu plus loin en pronostiquant une faillite d’Evergrande sans fracas majeurs pour les banques de Chine. Il s’inquiète toutefois de la menace que cela pourrait représenter pour la confiance sur les marchés financiers.

Situation volatile

L’optimisme semble donc de mise hors des frontières chinoises. Mais nul ne saurait prédire exactement les conséquences d’une faillite du géant chinois de l’immobilier sur le reste du monde. D’autant que la Bourse semble de plus en plus préoccupée par la situation. Paris a ainsi perdu 1% à l’ouverture ce vendredi, secouée par les derniers développements émanant de l’Empire du Milieu au sujet de la firme de Shenzhen. Cette dernière est en effet étranglée par une ardoise colossale de 305 milliards de dollars, dont plusieurs échéances à court terme à tenir.

Celle de jeudi concernant 83,5 millions d’intérêts d’obligations en dollars n’a pas été honorée, laissant les investisseurs plus que jamais dans le brouillard. Puisque cela fait suite à une autre enveloppe de 47,5 millions de dollars non-versée la semaine écoulée.

Différence de traitement

C’est une différence de traitement avec les créanciers nationaux du groupe dont certains ont obtenu mercredi une part de leurs créances selon les informations de l’entreprise. Quoi qu’il en soit, Evergrande dispose désormais d’un délai de grâce de 30 jours au terme duquel elle sera en défaut de paiement vis-à-vis de ses porteurs d’obligations étrangers.

Pendant ce temps, Pékin garde toujours un silence pesant sur le risque de faillite de l’ancien symbole de sa politique d’urbanisation préjudiciable à son économie. L’action du groupe a notamment chuté de 12% ce vendredi à la Bourse de Hong Kong.