Japon : le GPIF ne veut pas des obligations chinoises en yuan
Le Fonds d’investissement pour les pensions du gouvernement japonais (GPIF) a décidé de ne pas acheter des obligations du gouvernement chinois libellées en yuan. Il les juge trop risquées pour sa structure, en même temps qu’il estime le marché de la dette chinoise pas dimensionné à sa taille. Une décision qui tombe alors que FTSE Russell va intégrer progressivement les bons du trésor chinois à partir d’octobre.
Le grand Fonds de réserve japonais des régimes de retraites publiques (GPIF) a annoncé, le 22 septembre 2021, qu’il renonçait pour le moment à acheter des obligations souveraines chinoises libellées en yuan. Cette décision confirme la résolution de la réunion du 26 juillet dernier qui indiquait que ces obligations n’intégreraient pas ses critères de référence. Le président de GPIF, Masataka Miyazono, avait déclaré qu’il prendrait une décision finale en septembre. Il avait aussi affirmé qu’il existait un risque important dans la gestion de portefeuille au niveau du système de paiement international et de liquidité.
Une décision pas motivée par des tensions politiques
Lors de la dernière réunion du conseil d’administration, Masataka Miyazono a évoqué des risques réels sur sa structure avec l’intégration des obligations souveraines chinoises. Il explique également que le marché de la dette chinoise ne lui paraît pas assez dimensionné à sa taille. En outre, il relève des problèmes de règlement de ces transactions non autorisées pour les investisseurs étrangers. Avec de telles perspectives, le dirigeant a jugé bon de renoncer pour l’instant à ces fonds. Il assure que sa décision n’est pas motivée par des tensions politiques entre Tokyo et Pékin. Et qu’elle a été prise avant que ne survienne la crise de la dette du groupe immobilier chinois Evergrande.
Le GPIF renonce aux obligations chinoises alors que le FTSE Russell, qu’il prend comme référence, intégrera progressivement ces actifs à partir d’octobre prochain dans son FTSE World Government Bond Index (WGBI), l’indice phare des obligations. Mais il compte bien peser les risques associés à la réglementation des capitaux et aux rendements de l’économie de la Chine. Par ailleurs, il avait déjà demandé à Pékin d’améliorer sa liquidité, de restructurer son marché des changes et d’instaurer des mécanismes de compensation et de règlement livraison.
« Je dois réfléchir très attentivement »
La Chine a fourni des efforts sur ces principaux points. Cependant, FTSE Russel a montré encore plus d’exigeance en sélectionnant soigneusement les obligations éligibles à l’inclusion dans le WGBI. Ces actifs chinois devaient notamment afficher un encours individuel minimal de 13 milliards d’euros contre 35 milliards prévus initialement. Cette sévérité a permis d’exclure les souches les plus difficiles à acheter et à vendre sans distorsion de prix.
En dépit de sa décision, le Government Pension Investment Fund (GPIF) considère que l’incorporation d’obligations du gouvernement chinois dans les actifs reste « une option possible ». Toutefois, il se dit très préoccupé par les contraintes du marché pesant sur les investisseurs étrangers. « Je dois réfléchir très attentivement. Je veux trouver une solution appropriée à long terme », a souligné Masataka Miyazono. A noter, les actifs sous gestion du GPIF s’élevaient à 193 000 milliards de yens à fin juin 2021. Son portefeuille de base présente une diversification de 25 % en actions et obligations nationales et étrangères depuis 2008.