COP26 : une succession d’engagements…non contraignants
Depuis le début de la COP26, les Etats ont pris plusieurs engagements pour l’abandon des combustibles fossiles et l’adoption des énergies renouvelables. Mais ces nombreuses promesses demeurent non contraignantes, limitant potentiellement leur portée. Les ONG demandent d’attendre la publication définitive de ces mesures pour en évaluer le sérieux.
Bye bye charbon ?
La Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques (COP21) a démarré le lundi 1er novembre pour prendre fin le vendredi 12 novembre. Après seulement 5 jours de discussions, on note déjà plusieurs engagements, à la grande joie des organisateurs britanniques. On salue en particulier deux promesses. La première concerne une quarantaine d’Etats qui ont annoncé, le jeudi 4 novembre, leur souhait d’abandonner le charbon pour la production d’électricité. Ils ont fixé jusqu’en 2040 au plus tard pour y arriver.
Ces pays veulent précisement stopper les investissements dans les nouvelles centrales à charbon et accélérer le déploiement des énergies renouvelables. D’après l’Agence internationale de l’énergie, la production d’électricité à partir du charbon représentait 30 % des émissions de CO2 en 2018. Parmi les signataires de jeudi figurent notamment le Vietnam, la Corée du Sud, l’Ukraine et la Pologne. Ils rejoignent une coalition comptant désormais 190 Etats et organisations.« Nous arrivons au moment où nous renvoyons le charbon aux livres d’Histoire », s’est enthousiasmé Alok Sharma, président de la COP26.
L’intégration du gaz et du pétrole
Ce même jeudi, 19 pays ont annoncé qu’ils ne financeraient plus à l’étranger, d’ici à la fin 2022, les projets d’énergies fossiles sans techniques de capture de carbone. « Investir dans des projets d’énergie fossile laissés tels quels comporte de plus en plus de risques sociaux et économiques », soulignent les signataires dans une déclaration commune. « Nous devons mettre les financements publics du bon côté de l’Histoire », a ajouté le secrétaire d’Etat britannique aux entreprises, Greg Hands. On compte au nombre des pays ou organismes ayant signé cet engagement les États-Unis, le Canada ou encore l’Agence française de développement (AFD).
Les nations du G20 avaient déjà adopté un accord pour cesser de soutenir les projets de centrales au charbon à l’étranger. Mais le plan annoncé jeudi intègre pour la première fois le gaz et pétrole. Il promet aussi et surtout de réorienter les financements vers des énergies renouvelables. Parmi celles-ci figurent le solaire, l’éolien, la géothermie, l’hydroélectricité et l’hydrogène. De nombreux observateurs estiment que ces promesses constituent un bon premier pas vers une planète plus propre.
Des dispositions contraignantes attendues
« Il s’agit d’une mesure encourageante qui permettra de réorienter les ressources nécessaires vers les énergies propres », a déclaré Nafkote Dabi, la directrice de la section climat d’Oxfam. Toutefois, les ONG appellent à rendre plus contraignantes ces décisions afin que les signataires passent à l’action. Egalement pour qu’ils respectent les délais qu’ils se sont fixés. Elles attendent maintenant la publication définitive des engagements pour en prendre la mesure.