Blackwells Capital jette son dévolu sur Peloton
Le fonds d’investissement activiste pousse pour un changement de direction à la tête du spécialiste du fitness à domicile, motivé par les déboires financiers de l’entreprise.
Pour Blackwells Capital, le changement c’est maintenant à Peloton. L’entreprise, un des acteurs majeurs de la vente d’équipements sportifs à domicile, est dans une bien mauvaise posture et le fonds activiste new-yorkais entend remédier à cela. Y compris en tranchant dans le vif.
Le groupe actionnaire à presque 5% au sein de Peloton a publiquement appelé, lundi 24 janvier, au départ de son patron John Foley ainsi qu’à la vente de l’entreprise. La raison tient d’un ensemble de griefs formulé à l’encontre du puissant PDG dont le groupe est actuellement au plus mal.
Situation critique
Le spécialiste des vélos et autres tapis de course a en effet vu le cours de ses actions chuter de 80% en un an à cause d’une mauvaise planification de ses responsables. Ces derniers, dopés par la forte demande induite par les restrictions sanitaires en période de Covid, ont multiplié les productions et les coûts, dans le but de toujours attirer plus de clients. Une initiative plutôt tentante étant donné que le nombre d’abonnés du groupe a grossi d’un million de personnes durant la pandémie.
Mais c’est sans compter avec la volatilité du marché causée par certains facteurs, dont la concurrence et la levée des restrictions de déplacement, entre autres. Autant de données qui ont considérablement fait ralentir la croissance de l’entreprise. Au point de la contraindre à une décision aussi radicale que la suspension de sa production, jeudi 20 janvier. Avec pour conséquence immédiate, l’érosion de 24% de son titre boursier ce jour-là. Au grand dam de Blackwells décidé à faire le ménage au sein du groupe.
Manœuvre difficile
Le patron du fonds activiste, Jason Aintabi, a ainsi acculé le PDG de Peloton dans une lettre publique au ton particulièrement incendiaire. Le milliardaire américain est tour à tour accusé de s’être enrichi sans scrupules et d’avoir précipité la société qu’il a cofondée au bord du précipice. Blackwells souhaite par conséquent, son départ et une cessation de l’entreprise à d’autres repreneurs.
Le fond qui n’est pas à son coup d’essai dans le monde de l’entreprise fait pression sur le conseil d’administration. Mais sa manœuvre à très peu de chance d’aboutir en l’état, au regard de la structure actionnariale de Peloton, selon le Wall Street Journal. Le journal indique notamment que Foley et ses principaux associés sont porteurs d’actions leur conférant 80% de contrôle sur la société.
Le bras de fer ne fait que commencer.