La plateforme FTX, un gâchis complet selon son nouveau dirigeant

La tristement célèbre plateforme d’échange de cryptomonnaie a périclité sous l’influence de son fondateur Sam Bankman-Fried dont la gestion concentre abus de fonds, incompétence et tromperie, à en croire la personne chargée de la restructurer.

On savait la situation de FTX peu reluisante, mais certainement pas à jusqu’au point dépeint par son nouveau patron John Ray. L’expert en restructuration d’entreprise chargé de sauver ce qui peut l’être encore du groupe fait effet savoir que ce dernier se trouve dans état déplorable inimaginable.

« Je n’ai jamais vu un échec aussi complet dans ma carrière », a notamment asséné dans le dossier juridique relatif à la faillite de la plateforme d’échange, celui qui jouit pourtant d‘une réputation exemplaire en sauvetage des entreprises en difficulté, fort de son expérience de plus de 20 ans.

Complaisance et absence de contrôle…

Le document partiellement consulté par Reuters relève en effet plusieurs manquements indignes d’une entreprise aussi plébiscitée que FTX dans le secteur des cryptoactifs, avant sa chute brutale. Cela met en exergue une absence totale de garde-fous dont le fondateur de la plateforme Sam Bankman-Fried (SBF) et certains de ses collaborateurs ont su profiter pour se remplir les poches.

SBF en l’occurrence est pointé du doigt pour s’être servi dans les finances de l’entreprise, via des « prêts », à hauteur d’un milliard de dollars. D’autres fonds ont été également prélevés pour l’acquisition de maisons et autres objets personnels au bénéfice du grand patron.

Un patron qui, selon les constatations de John Ray, faisait en sorte de ne pas laisser de trace de ses communications avec les employés. Il s’est également illustré par « des déclarations publiques erratiques et trompeuses ». Sans oublier l’audit financier dont il n’avait pas manifestement pas cure.

L’avenir incertain des placements

Ce tableau peu flatteur pour SBF considéré encore il y a peu comme le golden boy des actifs numériques, accroît l’incertitude des clients de FTX estimés à un million seulement aux États-Unis. Rien ne garantit en effet que l’entreprise qui valait autrefois plus de 30 milliards de dollars pourra rembourser la clientèle.

D’autant que les investisseurs lui tournent désormais le dos plus rapidement qu’ils ne sont arrivés. L’option judiciaire reste envisageable mais elle fait face à de nombreux obstacles liés aux différentes réglementations concernant les monnaies numériques à travers les pays.

C’est dire l’étendue de la tâche à laquelle s’attèle désormais John Ray.