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Hive s’allie à Inria pour un cloud souverain peer-to-peer

Un entrepreneur sur son ordinateur.
Image par Pexels de Pixabay

 

La startup Hive vient de nouer un partenariat avec l’Inria pour la mise en place d’un cloud souverain peer-to-peer. Elle souhaite mutualiser un système d’exploitation virtuel incluant des services de stockage sécurisé et des calculs de données.

Hive et l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) ont signé, le 22 novembre 2022, un partenariat inédit visant à créer un cloud souverain décentralisé. Cette collaboration intervient cinq mois après un financement d’amorçage de sept millions d’euros réalisé par la startup. Hive a été créée en juin dernier par David Gurlé, déjà à la tête de la licorne Symphony. Elle se donne pour mission de construire un cloud sécurisé durable et distribué.

Un fonctionnement aux antipodes du cloud actuel

La solution de Hive repose sur l’échange de pair à pair (peer-to-peer) sur internet des capacités disponibles d’ordinateurs dans le monde. Elle se situe donc aux antipodes du cloud actuel, centralisé. Pour rappel, la technologie peer-to-peer (P2P) existe depuis de nombreuses années. Elle a servi pendant longtemps au téléchargement des fichiers (vidéo et audio), en particulier à la fin des années 90 et durant les années 2000. Aujourd’hui, on la retrouve principalement dans le minage de cryptomonnaies comme le Bitcoin. Mais des plateformes l’exploitent aussi pour le stockage de données à l’image de Storj ou SIA.

Un encryptage de bout en bout via un algorithme post-quantique

Hive souhaite mutualiser un système d’exploitation virtuel sur lequel elle compte offrir des services de stockage sécurisé et des calculs de données. Concrètement, l’entreprise va encrypter les fichiers de bout en bout via un algorithme post-quantique. Elle mettra à disposition des utilisateurs une clé d’encryptage pour se faire. Cette clé garantit un accès exclusif aux données, quel que soit le lieu de stockage. Pour un usage optimal, le système passera par des datacenters. Ce qui permettra de limiter considérablement les risques de cyberattaques. Mais également d’être plus respectueux de l’environnement.

Vers la création d’un coffre-fort numérique

La solution de Hive s’adresse d’abord aux particuliers. Elle se tournera ensuite vers les PME en fin d’année 2023 puis vers les grandes entreprises en 2024. D’ici là, la jeune pousse française créera un coffre-fort numérique et proposera du calcul distribué. Elle compte également intégrer de l’intelligence artificielle pour réaliser du machine learning sur les données et faire de l’évaluation des risques. Cette dernière activité vise principalement les banques. Hive collabore avec l’Inria pour mieux traiter de la gestion des pertes et défaillances des nœuds et de la question des attaques du réseau. Les deux partenaires travaillent aussi sur le verrou technologique des points d’accès dans leur grand réseau décentralisé.

Huit chercheurs recrutés pour Hive

Pour ce projet, l’Inria mettra à la disposition de Hive trois équipes composées de doctorants, post-doctorants et d’ingénieurs. Ces chercheurs publieront les premiers résultats de leur travail en 2024. Mais bien avant, la startup lancera sa solution en beta test pour une commercialisation. Pour les futurs utilisateurs, il faudra télécharger une application qui donne accès à la plateforme. Ils devront ensuite accepter de mettre à la disposition des autres utilisateurs les capacités non utilisées de leurs ordinateurs. Ceux qui mettent plus de capacité qu’ils n’en utilisent recevront un paiement. Dans le cas contraire, ils paieront une somme à Hive. Le modèle de la startup repose sur le prélèvement d’une commission de 5% sur les transactions. Il deviendra économiquement viable au-delà des 100 000 utilisateurs.