Européennes : l’extrême-droite pourrait gagner plus de sièges
Selon un sondage exclusif d’Ipsos pour Euronews, l’extrême-droite remporterait un siège sur cinq au Parlement européen si les élections de juin se tenaient maintenant. Il gagnerait 30 sièges en plus pour atteindre un total de 157 eurodéputés. Mais cette percée ne devrait pas chambouler le rapport de force.
Les élections européennes 2024 se tiendront en juin prochain. A un peu moins de trois mois de cet important rendez-vous, Ipsos dévoile un nouveau sondage en partenariat avec Euronews. Selon cette enquête exclusive, l’extrême-droite pourrait faire une percée au parlement européen à l’issue de ce scrutin.
L’extrême droite arrache 30 sièges selon le sondage Ipsos
En effet, les groupes Identité & Démocratie (celui du Rassemblement national de Marine Le Pen) et Conservateurs et réformistes européens (celui de Reconquête d’Éric Zemmour) gagneraient respectivement 8 et 22 sièges pour atteindre 81 et 76 élus. Ensemble, ils obtiendraient 157 eurodéputés. Soit 22% de l’effectif du Parlement européen. I & D et CRE ne pesaient que 18 % en 2019 et moins de 10 % il y a vingt ans.
Une progression en France, en Allemagne et aux Pays-Bas
Il s’agit donc d’une évolution inédite, dans un contexte de diabolisation. Cette progression des groupes eurosceptiques s’explique par les bons scores du RN en France, de l’AFD en Allemagne et du PVV aux Pays-Bas. Le Rassemblement national (RN), en particulier, est crédité de 30,7% des intentions de votes (28 sièges potentiels). Sa liste est menée par Jordan Bardella, bras droite de la président Marine Le Pen.
Les centristes perdent près de 20 sièges
Selon Ipsos, Renew (où siège Renaissance d’Emmanuel Macron) glanerait 85 sièges en juin. Le groupe centriste devrait ainsi maigrir par rapport à son poids actuel (102 eurodéputés). Il pâtit de l’effondrement de Ciudadanos en Espagne et du recul de la majorité présidentielle en France. Valérie Hayer, tête de liste Renaissance récolte seulement 18,1% des intentions de vote en France. Elle se trouve donc à près de 13 points de Jordan Bardella.
Les socialistes se maintiennent
Pour sa part, le Parti populaire européen (PPE, droite) aurait 177 élus si le scrutin avait lieu maintenant. Il perdrait donc un siège. En France, en particulier, la liste LR (Les Républicains) menée par François-Xavier Bellamy obtiendrait 7,6% des sièges au Parlement. Quant aux socialistes (S&D, gauche), ils compteraient 136 eurodéputés dans leur rang, contre 140 aujourd’hui. En France, le sondage d’Ipsos leur accorde 12,2% des sièges.
Les écologistes reculent fortement
Les Verts aussi perdraient des places au Parlement européen, passant de 72 à 55 eurodéputés. En cause principalement, les mauvais scores en Allemagne (15 élus, -10) et en France (7 élus, -5). En Hexagone, les écologistes sont crédités de 8,1% des intentions de vote, très loin derrière RN. Ipsos précise que les partis de la droite radicale et eurosceptiques arrivent en tête des sondages dans quatre des six pays fondateurs de l’Union européenne, dont l’Allemagne et la France.
La coalition droite-gauche-centriste majoritaire face à l’extrême droite
Si l’extrême droite devrait occuper plus de sièges, l’institut de sondage estime que la configuration au Parlement européen ne changerait pas profondément après les élections de juin. En effet, une grande coalition réunissant les groupes PPE, S&D et Renew disposerait d’une majorité de sièges (398 sur 720). La présidente sortante de la Commission européenne Ursula von der Leyen peut donc souffler un peu.