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Cohabitation : le NFP ne veut pas négocier son programme

Photo de Mat sur Unsplash

Le Nouveau Front Populaire (NFP), qui devrait nommer le futur Premier ministre après sa victoire aux législatives de dimanche, annonce déjà le ton de ce que sera la cohabitation jusqu’en 2027. Selon Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, il n’y aura pas de négociation sur le programme de cette coalition de gauche.

Le Nouveau Front Populaire (NFP) est arrivé dimanche en tête du second tour des législatives anticipées avec 174 siège au total. Il devance Ensemble (Renaissance-Modem-Horizons) qui a obtenu 156 sièges, et l’union Rassemblement National (RN)- Les Républicains (LR) d’Eric Ciotti troisième avec 143 élus.

Des désistements qui ont profité au NFP

Cette victoire inespérée (le RN était donné favori), le NFP la doit au front républicain formé par la gauche et la majorité présidentielle pour faire barrage à l’extrême droite. Grâce à cette coalition, il y a eu plus de 210 désistements des uns et des autres au profit du candidat le mieux placé à l’issue du premier tour. En dépit de ce coup de pouce, le Nouveau Front Populaire fait la fine bouche depuis dimanche.

Le NFP dit être le seul vainqueur

Manuel Bompard, le coordinateur de La France insoumise, principale force du NFP avec 71 sièges devant le Parti Socialiste (58), a déclaré lundi sur France 2 que « tout le monde n’a pas gagné hier soir ». Selon lui, seule la coalition politique de gauche (également composée des Ecologistes et des communistes) a remporté ces législatives. De l’autre côté, il y aurait les perdants, « le camp macroniste et le RN dont on a annoncé pendant des semaines et des semaines qu’ils auraient peut-être la majorité absolue à l’Assemblée nationale ».

Mélenchon pas favori pour Matignon

Comme d’autres responsables du NFP, Manuel Bompard demande maintenant au Président Macron de nommer un Premier ministre issu de sa coalition de gauche, de préférence de la LFI, qui dispose du plus grand nombre de députés. Serait-ce Jean-Luc Mélenchon, son chef de file ? Si ce dernier se dit prêt à occuper Matignon, il ne fait pas l’unanimité ni à gauche, ni en France d’ailleurs.

« Pas de négociation » sur l’application du programme du NFP

Interrogée sur une nomination de Jean-Luc Mélenchon au poste de Premier ministre, Marine Tondelier a écarté cette possibilité. La secrétaire nationale des Écologistes affirme qu’ « un bon Premier ministre doit apaiser le pays, fédérer dans son propre camp ». Ce qui n’est pas son cas. En attendant la prise de parole de Macron, Manuel Bompard lui se veut déjà clair sur un sujet : le cap que prendra la cohabitation. Il affirme qu’il n’y aura « pas de négociation » sur l’application du programme du Nouveau Front populaire.

Abrogation de la réforme des retraites, hausse du Smic, retour de l’ISF

Le député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône pense que même dans une situation de majorité relative, chacun des groupes à l’Assemblée nationale devra prendre ses responsabilités sur les différentes propositions du NFP. Il a énuméré l’abrogation de la réforme des retraites, la hausse du Smic, la réinstauration de l’ISF et l’augmentation du point d’indice de 10 % » pour les fonctionnaires. Des représentants des Insoumis, des socialistes, des écologistes et des communistes ont déjà présenté plus largement ce programme le vendredi 21 juin.

Un programme complètement irréaliste pour la Macronie

L’alliance de gauche chiffre à 125 milliards d’euros le coût de ses propositions économiques et sociales pour l’exercice 2024-2025. Dans le détail, il prévoit un budget de 25 milliards cette année et 100 milliards l’an prochain. Puis, la facture passera à 150 milliards d’euros d’ici à la fin de 2027. La Macronie et les économistes libéraux jugent ce programme complètement déconnecté de la réalité. Ils président un effondrement de l’économie française.