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Réforme des retraites : la CGT joue son match retour avec le gouvernement

Photo de Rémy Penet sur Unsplash

La CGT, appuyée d’autres syndicats, a organisé ce mardi plusieurs manifestations pour réclamer l’abrogation de la réforme des retraites. Le coup d’envoi de ce « match retour », comme l’appelle sa secrétaire générale Sophie Binet, a eu lieu en même temps que le Premier ministre Michel Barnier prononçait son discours de politique générale.

Elle est bel et bien lancée, la rentrée sociale ! Ce mardi, la CGT, la FSU, Solidaires et de nombreux syndicats étudiants ont organisé des marches dans plusieurs villes de France pour réclamer l’abrogation de la réforme des retraites. Mais pas que. Ces rassemblements visent aussi à obtenir du gouvernement des hausses de salaires et des mesures sur l’emploi ou encore la santé.

Une mobilisation contre la réforme des retraites prévue depuis plus d’un mois

« C’est le match retour contre la réforme des retraites », avait annoncé il y a quelques semaines la numéro un de la CGT Sophie Binet. La centrale syndicale a appelé dès la fin août à rejoindre la mobilisation initiée par l’intersyndicale des retraités. Elle a réitéré son appel en septembre après une rencontre de sa secrétaire générale avec Michel Barnier. A l’issue de ce rendez-vous, Sophie Binet a déclaré « n’avoir eu aucune réponse sur les questions sociales ».

La CGT réclame l’abrogation de la réforme des retraites et non des ajustements

Au cours d’une intervention sur France 2, le dimanche 22 septembre, le Premier ministre a exprimé son souhait de travailler avec les partenaires sociaux pour « améliorer » la très controversée réforme des retraites, qui porte l’âge de départ à 64 ans. Il a laissé entendre qu’il y aura des ajustements sur la prise en compte de la pénibilité du travail dans le calcul de la retraite, sur les carrières hachées des mères de famille, ainsi que les carrières longues.

Ce mardi, au cours de son discours de politique générale, le chef du gouvernement a répété qu’il reste ouvert à des « aménagements raisonnables et justes ». Mais ce n’est pas ce que veut la CGT. Le syndicat réclame une abrogation pure et simple de la réforme. Sophie Binet maintient sa position parce qu’elle croit que « le rapport de force est de [leur] côté ». La SG peut d’ailleurs compter sur les députés pour supprimer cette réforme.

Plusieurs syndicats n’ont pas participé aux marches de mardi

En effet, le Rassemblement National (RN) a déposé une proposition de loi en ce sens et elle sera examinée par l’Assemblée nationale le 31 octobre. Le Nouveau Front Populaire (NFP) prévoit de défendre un texte similaire, courant novembre. Cependant, les deux blocs politiques ne veulent pas s’unir sur ce combat. Ce qui risque de compromettre leur projet.

Qu’à cela ne tienne, la CGT mise davantage sur la force de la rue. Mais ce mardi, plusieurs organisations n’ont pas pris part aux rassemblements, notamment la CFDT, FO et l’Unsa. Elles ont expliqué que le jour et même l’heure ont été mal choisis. Le Premier ministre faisait son discours de politique générale. C’était donc compliqué de manifester et de l’écouter en même temps.

Le budget, l’autre point de tension du nouveau gouvernement

Les syndicats absents des marches ce mardi ont choisi d’écouter Michel Barnier. Et si son discours n’allait pas dans le bon sens, ils n’excluaient pas de rejoindre les mobilisations. C’est qu’ils devraient faire puisque le Premier ministre a répété les propos de ces derniers jours. Notons que ces nouvelles manifestations se sont déroulées une semaine avant la présentation du budget à l’hémicycle. Ce texte est l’autre point de tension du nouveau gouvernement. Il doit contenir des mesures fiscales impopulaires, mais nécessaires pour enrayer le déficit public attendu à plus de 6% en 2025.