Australie : l’e-cigarette désormais disponible en pharmacie
En Australie, depuis le 1er octobre, l’e-cigarette est désormais disponible sans ordonnance en pharmacie. Les officines peuvent seulement délivrer de la vape dont le taux de nicotine n’excède pas les 20 mg/ml. Mais certaines refusent même d’appliquer la décision gouvernementale, évoquant notamment des risques pour la santé.
Depuis le 1er octobre, les cigarettes électroniques contenant de la nicotine sont disponibles dans les pharmacies en Australie, et cela sans ordonnance. Une première au monde. De nouvelles lois nationales sur le vapotage ont levé en effet une interdiction formelle en vigueur depuis le début de l’année.
Les Verts ont exigé l’assouplissement de l’interdiction de l’e-cigarette
En janvier 2024, le gouvernement australien avait décidé de l’interdiction totale de l’importation de produits de vapotage, y compris les jetables (Puff). Le 1er mars, il a autorisé les buralistes à écouler leur stock existant, avant la proscription totale des réapprovisionnements. Puis en juillet, l’Australie est devenue le premier pays au monde à interdire la vente des cigarettes électroniques en dehors des pharmacies. Les citoyens devaient alors présenter une ordonnance médicale pour en obtenir une.
Si le gouvernement fédéral a assoupli les restrictions, c’est en vertu d’un accord passé avec les Verts pour faire adopter la loi. Le parti écologiste a ainsi négocié avec succès l’abandon de l’accès aux cigarettes électroniques sur ordonnance. Selon ses explications, il souhaitait éviter une interdiction trop stricte qui alimenterait le marché noir, tout en empêchant les mineurs d’accéder aux produits de vapotage.
Le taux de nicotine ne devrait pas excéder les 20 mg/ml
Selon la nouvelle réglementation, il faut avoir plus de 18 ans pour s’approvisionner chez un pharmacien agréé, sans prescription thérapeutique. Le taux de nicotine ne devrait pas excéder les 20 mg/ml. Si c’est le cas, il faudra impérativement présenter une ordonnance médicale. Idem pour les vapoteurs mineurs, même avec un taux de nicotine en deçà de 20 mg/ml. Aussi, le pharmacien ne devra proposer que certains arômes : la menthe, le menthol et le tabac.
La vente de l’e-cigarette se fera derrière le comptoir
En outre, les emballages doivent être de type « produits pharmaceutiques ». Par ailleurs, les cigarettes électroniques ne doivent pas être visibles des clients. La vente se fera derrière le comptoir, sur demande et présentation d’une pièce d’identité. De plus, le pharmacien s’assurera que les produits sont « cliniquement appropriés » et destinés au sevrage tabagique ou à la gestion de la dépendance à la nicotine. Enfin, il doit informer l’acheteur sur l’offre de vapotage et les autres alternatives au tabac.
De nombreuses officines disent qu’elles n’appliqueront pas les réformes
Le gouvernement fédéral précise que la vente de vapes non thérapeutiques, dans et hors des pharmacies, restera illégale. De nombreuses enseignes ont d’ores et déjà indiqué qu’elles ne fourniront pas de cigarettes électroniques. Pharmacy Guild of Australia, qui représente 5 800 officines communautaires, se plaint de n’avoir pas été suffisamment consultée. D’ailleurs, elle rejette les réformes parce que les cigarettes électroniques sont « des articles non approuvés ». L’organisme dit également être inquiet « pour la sécurité à long terme de [ses] patients ».
Il existe peu de preuves de l’efficacité des produits de vape pour arrêter de fumer
Plusieurs grands groupes de pharmacies australiennes, dont National Pharmacies et Priceline Pharmacy, ont aussi exprimé leur profond désaccord avec les nouvelles lois et indiqué qu’elles ne vendraient pas de vapes sans ordonnance. La raison ? La plupart se demandent si leur assurance responsabilité civile professionnelle les couvrira en cas de problème de santé du client. Les officines rappellent également que des études ont établi un lien entre les cigarettes électroniques et une série de risques pour la santé, et qu’il existe peu de preuves de leur efficacité pour arrêter de fumer.