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Assurance chômage : c’est parti pour de nouvelles négociations

Photo de Dylan Gillis sur Unsplash

Les syndicats et les organisations patronales ont entamé mardi un nouveau cycle de négociations sur l’assurance chômage et l’emploi des seniors. Ils doivent trouver un accord d’ici la mi-novembre. En cas d’échec des discussions, le gouvernement pourrait reprendre la main.

Les organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et patronales (Medef, CPME, U2P) ont entamé mardi, au siège de l’Unedic, un nouveau cycle de négociations sur les règles de l’assurance chômage et l’emploi des seniors. Elles doivent parvenir à un accord avant le 15 novembre. Sans quoi le gouvernement pourrait reprendre la main.

Un décret de prolongation pour obtenir un accord

Si le calendrier est aussi serré, c’est parce que les règles de l’assurance chômage tombent au 31 octobre. Mais un décret de prolongation jusqu’au 31 décembre devrait intervenir d’ici la mi-novembre afin de donner une chance aux négociations. Outre, la pression de l’exécutif, il y a la menace du patronat de revenir à la réforme Attal. Mais les syndicats refusent de croire en un tel scenario.

Michel Barnier a enterré la réforme de l’assurance chômage d’Attal

Dès sa déclaration de politique générale, le 10 octobre, le premier ministre Michel Barnier avait rouvert la porte des négociations. Cette décision a enterré la réforme de l’assurance chômage prévue par le gouvernement de Gabriel Attal, et largement rejetée par les syndicats qui la jugent injuste et brutale. Mais les partenaires sociaux ne repartiront de zéro. Ils s’appuieront sur un accord conclu en novembre 2023, mais que le gouvernement n’avait pas validé faute de dispositions sur les seniors.

Un relèvement de deux ans des bornes d’âge

Ce texte prévoyait notamment une baisse des cotisations patronales de 4,05% à 4% du salaire brut, ainsi qu’une amélioration des conditions pour avoir droit à l’assurance chômage. Sur ce dernier point, il faudra avoir travaillé au moins cinq mois et non six au cours des derniers 24 mois. Sur la période 2024-2027, les signataires avaient estimé à 440 millions d’euros les économies à réaliser sur le chômage des seniors. Et cela grâce à un relèvement de deux ans des bornes d’âge ouvrant droit à une période d’indemnisation plus longue (aujourd’hui 53 et 55 ans).

Michel Barnier croit en un accord sur l’assurance chômage

Malheureusement, la négociation senior avait échoué en avril dernier. Le gouvernement d’Attal en avait profité pour dégainer sa propre réforme, jugée trop sévère pour les seniors en quête d’emploi. Finalement, il a été contraint de la suspendre face à l’échec du camp présidentiel aux législatives. Quatre mois plus tard, une nouvelle équipe est aux commandes. Celle-ci souhaite un changement de méthode pour enfin conclure un accord satisfaisant pour tous. Michel Barnier espère en tout cas que cette fois sera la bonne.

Une actualisation du chiffrage de l’accord de novembre 2023

Mardi, les premiers échanges ont porté sur une actualisation du chiffrage de l’accord de novembre, qui se voulait financièrement équilibré. Selon plusieurs sources, l’exécutif serait prêt à faire un effort de 300 millions à 400 millions d’euros. Cette somme devrait à priori favoriser les retraites progressives, qui concerneraient 27.000 bénéficiaires, soit à peine 0,2 % des pensionnés, selon la Caisse nationale d’assurance vieillesse. Trop peu.

800 millions d’euros à dégager sur quatre ans

Dans un contexte de restriction budgétaire, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a demandé aux partenaires sociaux de trouver 400 millions d’euros d’économies supplémentaires par an. Les économies devraient ainsi atteindre quelque 800 millions d’euros sur quatre ans. Denis Gravouil, de la CGT, regrette qu’elles se fassent au détriment des chômeurs. Il estime que « ce n’est peut-être pas justifié » au regard de « l’équilibre général financier et politique ». Côté patronal, on espère atteindre si possible l’enveloppe.