Présidentielle américaine : l’attente des résultats pourrait être plus longue cette année
La présidentielle américaine de cette année pourrait mettre à rude épreuve les nerfs des électeurs. Si les résultats prennent d’habitude quelques jours, ils pourraient cette fois tomber des semaines plus tard. En cause, les longues et minutieuses vérifications pour éteindre les accusations de fraude.
L’élection présidentielle américaine se tient le 5 novembre prochain. Elle opposera le candidat républicain Donald Trump à la candidate démocrate Kamala Harris, qui a profité du retrait tardif de Joe Biden. Plus que les précédents, ce scrutin a un fort enjeu géopolitique avec la question du soutien à l’Ukraine et à Israël. L’annonce du vainqueur sera donc attendue avec un certain stress. Mais quand interviendra-t-elle ?
Pendant la présidentielle américaine, chaque Etat a ses propres règles de décompte
Si en France les résultats tombent au soir du jour du vote, aux États-Unis, ils prennent plus de temps. Ils sont généralement donnés plusieurs jours plus tard, comme lors de la dernière élection. En effet, en 2020, il avait fallu quatre jours pour compter l’ensemble des votes et déclarer le vainqueur, Joe Biden. Ce retard s’explique d’abord par le fait que le processus de vote est très sécurisé.
Les agents électoraux doivent vérifier et valider chaque bulletin pendant le dépouillement. Ils s’assurent que la signature est la bonne, mais aussi que l’électeur n’a pas voté deux fois (par courrier et en personne). Une fois qu’ils ont ouvert le bulletin, ils l’aplatissent pour le placer ensuite dans un tabulateur, une machine utilisée pour compter les votes. Mais ce n’est pas la seule explication à la longue attente, propre aux pays sous-développés.
27 millions d’Américains ont déjà voté par anticipation
En Amérique, les résultats prennent aussi plus de temps parce que chaque Etat dispose de règles propres en ce qui concerne le vote par correspondance. Certains Etats interdisent de commencer le traitement des votes par courriers avant le jour officiel de l’élection. Ils débutent donc le comptage en même temps que celui des votes physiques. A ce jour, 27 millions d’Américains ont déjà voté par anticipation selon le New York Times. Un record.
Parmi ces territoires qui attendent la fermeture des bureaux pour comptabiliser les votes par correspondance figurent des États clés, susceptibles de faire basculer le scrutin. Comme la Pennsylvanie et le Wisconsin. D’autres États mettent historiquement plusieurs jours (jusqu’à 13) pour terminer le décompte, à l’image de l’Arizona et du Nevada. En cause, la grandeur de leur territoire et leur nombre important d’électeurs.
Donald Trump et ses partisans répandent des rumeurs de fraude
Cette année, la longueur de l’attente pourrait raviver les tensions et renforcer les rumeurs de fraude déjà répandues par Donald Trump et ses partisans en 2020. En effet, il y a quatre ans, l’ancien président avait accusé les démocrates de lui avoir volé l’élection, alors qu’il était en tête des premières délibérations. Le milliardaire pense que Joe Biden a triché sur les votes par correspondance, qui ont été ajoutées aux bulletins de bureaux.
Ses accusations avaient conduit à l’assaut du Capitole. Donald Trump continue d’ailleurs de tenir ce discours, tout comme ses soutiens, très friands de théories du complot. A l’approche du scrutin du 5 novembre, une nouvelle vague d’infox déferle sur Internet, avec notamment des allégations de fraude ou de possibles irrégularités pendant le dépouillement. Peut-être une façon de mettre la pression sur les responsables électoraux et les autorités locales.
Donald Trump favori de la présidentielle américaine selon les bookmakers
Donald Trump, qui croit que son échec de 2020 vient des votes par correspondance, a appelé ses partisans à voter massivement par courriers. Les premières tendances pourraient donc être en sa faveur. Mais, selon les derniers sondages, Kamala Harris est légèrement favorite, avec 49% des intentions de vote contre 48% pour le candidat républicain. Pourtant, les bookmakers américains misent sur la victoire du magnat de l’immobilier, poussant un Français à parier 28 millions d’euros sur son élection.