Les politiques de Donald Trump pourraient peser sur l’inflation
Les politiques commerciales de Donald Trump, réélu à la présidence américaine le mardi 5 novembre, pourraient avoir un impact négatif sur l’inflation dans la zone euro. C’est ce qu’affirme Robert Holzmann, responsable de la politique de la Banque centrale européenne (BCE). Olli Rehn, le président de la banque centrale finlandaise, appelle Francfort à réagir dès maintenant pour ne pas être pris au dépourvu comme en 2018.
Déjouant tous les sondages, Donald Trump a largement remporté la présidentielle américaine le mardi 5 novembre dernier. Cette réélection était redoutée par le monde des financiers, en particulier en Europe. Le dirigeant républicain est connu pour son protectionnisme exacerbé, incarné par son slogan « Make America Great Again ». Durant sa campagne, il n’a eu de cesse d’annoncer qu’il taperait fort sur les exportations chinoises et européennes vers les Etats Unis.
Les droits de douane pourraient avoir des répercussions importantes sur le commerce mondial
Donald Trump a promis un tarif universel de 10 % sur les importations en provenance de tous les pays et un droit de douane de 60 % sur celles en provenance de Chine, afin de réduire le déficit commercial américain. Mais ces droits de douane pourraient avoir un effet négatif sur le commerce mondial. Conscient de ce fait, les investisseurs s’attendent à une période potentiellement inflationniste. C’est d’ailleurs l’avertissement émis par des responsables de la Banque centrale européenne (BCE).
Les politiques de Donald Trump exerceront une pression sur l’inflation
Robert Holzmann, le président de la banque centrale autrichienne, a prévenu que les politiques de Donald Trump, si elles étaient mises en œuvre, maintiendraient les taux d’intérêt et l’inflation aux États-Unis à un niveau élevé. Cette situation exercerait également une pression à la hausse sur les prix. M. Holzmann ne s’attend pas à ce que le 47e président des Etats Unis fasse volte-face. « Il [Trump] pense ce qu’il a dit et il le mettra probablement en œuvre plus rapidement que nous ne le pensons », a-t-il souligné.
Vers une baisse des taux de la BCE en décembre
Selon Robert Holzmann, les éventuels droits de douane américains sur l’Europe nuiraient à la croissance en zone euro, et inciterait la BCE à réduire ses taux plus tôt que prévu. Il a laissé entendre qu’une baisse des taux directeurs de l’ordre de 0,25 % pourrait survenir en décembre, en fonction des prochaines données économiques. Cette année, la BCE a abaissé son taux de dépôt à trois reprises, le faisant passer de 4 % à 3,25 %. L’institution veut atteindre son objectif d’inflation de 2 %, mais Donald Trump menace de retarder le processus.
L’Europe ne devrait pas se faire surprendre par Donald Trump comme en 2018
De son côté, Olli Rehn, président de la banque centrale finlandaise, affirme que l’attitude de la nouvelle administration américaine peut conduire à « une nouvelle guerre commerciale ». Or, dit-il, « c’est la dernière chose dont l’Europe a besoin dans le contexte actuel de rivalités géopolitiques, en particulier entre alliés ». M. Rehn affirme toutefois que les 27 doivent se préparer pour être prêts au combat si une guerre commerciale devait éclater. « L’Europe ne devrait pas être prise au dépourvu, comme elle l’a été en 2018 », a-t-il ajouté. Pendant la première présidence de Trump, le Vieux continent a peiné à apporter une réponse à la politique de Washington.