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Accord avec le Mercosur : les agriculteurs toujours mobilisés 

Photo de Loren King sur Unsplash

Les agriculteurs français sont entrés ce lundi dans leur deuxième semaine de mobilisation contre le traité de libre-échange avec le Mercosur, qu’ils jugent déloyal. Mais leurs actions portent plus largement sur tout ce qui entrave aujourd’hui leurs activités, dans la droite ligne de leur protestation en début d’année.

Depuis le lundi 18 novembre, les agriculteurs français manifestent pour dénoncer les obstacles et contraintes à leurs activités. Ils s’opposent notamment au traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Cet accord commercial, ficelé depuis plusieurs années, vise à supprimer une grande partie des droits de douane entre les pays européens et ceux d’Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay).

Vers une arrivée massive de produits agricoles sud-américains

Le texte prévoit notamment une suppression de 92 % des droits de douane entre le Mercosur et l’Union européenne. Du côté de l’UE, il permettra de vendre davantage de produits industriels comme les voitures, médicaments, machines et vêtements. Pour les Etats latino-américains, on s’attend à une hausse de l’exportation de produits alimentaires en Europe, dont la viande de bœuf, de poulet et le sucre.

L’accord avec le Mercosur pose des problèmes sanitaires et environnementaux

En raison des coûts de production très bas et des contraintes réglementaires moindres, les agriculteurs européens estiment que l’accord porte les germes d’une « concurrence déloyale ». Ils pointent aussi des risques sanitaires, avec l’utilisation d’hormones cancérigènes, mais également des problèmes environnementaux liés à la déforestation de l’Amazonie. Pour toutes ces raisons, la FNSEA demande l’arrêt total des négociations et appelle le chef de l’Etat à ne pas signer le texte en l’état.

En cas de signature du traité avec le Mercosur, il faudra des mois pour son entrée en vigueur

La signature du traité de libre-échange avec le Mercosur pourrait avoir lieu lors du sommet du Mercosur, qui se tiendra du 5 au 7 décembre prochain à Montevideo (Uruguay). Mais la mise en pratique de l’accord n’interviendra que dans plusieurs mois, probablement au milieu de l’an prochain. Alors que la Commission européenne, sous la pression de l’Allemagne et l’Espagne, pousse pour conclure rapidement l’accord commercial, la France s’y oppose fermement.

Un débat et un vote prévus à l’Assemblée nationale

Le président Emmanuel Macron a récemment exprimé son insatisfaction, lors du sommet du G20 au Brésil. Il a également assuré que la France n’était « pas isolée » dans son opposition au sein de l’UE. D’autres pays comme l’Italie partagent ses inquiétudes. En Hexagone, les agriculteurs sont soutenus par des élus. Plus de 600 parlementaires ont récemment écrit une lettre pour dénoncer l’accord avec le Mercosul. Le gouvernement Barnier a annoncé un débat et un vote à l’Assemblée nationale avant le 10 décembre.

Des revendications nombreuses, au-delà du Mercosur

Le monde agricole maintient donc la pression. Tout le long de cette semaine, il mènera de nouvelles actions pour dénoncer les entraves à l’agriculture et non pas seulement le traité de libre-échange avec le Mercosur. Les paysans relancent ainsi le mouvement de protestation du début d’année. Leurs revendications sont nombreuses, parmi lesquelles la réduction des contrôles administratifs, le versement des aides promises et l’allègement des normes européennes.