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Défaillances d’entreprises : un nouveau record annuel battu

Photo de Cullen Jones sur Unsplash

Les défaillances d’entreprises en France ont atteint 64.909 en novembre. Si ce chiffre est légèrement moins élevé qu’en octobre, il s’agit tout de même d’une hausse de 18% par rapport au même mois en 2023. Ce record de faillite s’avère d’autant inquiétant que le gouvernement compte mettre en place un plan d’économie drastique pour réduire la dette abyssale de l’État.

Les entreprises françaises vont mal. En effet, les défaillances ont atteint 64.909 en novembre, selon des données provisoires publiées jeudi par la Banque de France. Si ce chiffre est en baisse sur un mois (65.070 en octobre), il s’inscrit en hausse de 18,1% par rapport à novembre 2023, après tout de même une progression de 21,8% à fin octobre.

Des défaillances d’entreprises, dans le sillage de la politique du « quoi qu’il en coûte »

Ces augmentations toujours marquées s’expliquent en partie par un effet de rattrapage, après le fort ralentissement des faillites pendant la période Covid. En effet, durant la pandémie, l’État a débloqué des aides massives, au nom de la politique du « quoi qu’il en coûte », pour maintenir les entreprises à flot. Il a notamment mis en place un Prêt Garanti par l’État (PGE) pour les entreprises touchées par la crise sanitaire, puis par la guerre en Ukraine.

Une explosion des coûts de l’électricité et des matériaux

Ces deux aides ont pris fin en juin 2022 et décembre 2023. En parallèle, les entreprises ont fait face à une explosion du coût de l’électricité, en partie amorti par le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie, qui a été supprimé malheureusement. Aussi, il y a eu une hausse du coût des matériaux pour de nombreux secteurs, en particulier le BTP. D’où les nombreuses défaillances enregistrées cette année, surtout en octobre et en novembre.

Fortes défaillances d’entreprises dans les conseils et services aux entreprises

Ces hausses surpassent les pics de 2012 et de 2009, provoquées respectivement par la crise de la dette dans la zone euro et celle des subprimes. D’après les chiffres de la Banque de France, le secteur le plus affecté par la progression des défaillances est celui des conseils et services aux entreprises (+37,6% sur un an) et le moins concerné l’industrie (+8,5%).

TPE et PME plus touchées que les ETI et grandes entreprises

Les TPE (toutes petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises) comptent pour 64.848 défaillances. Sont particulièrement concernés des secteurs fragiles comme la construction, l’hôtellerie-restauration et le commerce de détail, frappés de plein fouet par la hausse des coûts d’exploitations due à l’inflation. Quant aux entreprises intermédiaires (ETI) et aux grandes entreprises, elles sont 61 à avoir fait faillite.

250.000 emplois potentiellement menacés

Les défaillances des PME inquiètent d’autant que ces entreprises sont le baromètre de la santé économique d’un territoire ou d’un milieu rural. « Leurs difficultés font peser un risque fort sur l’économie et l’emploi des territoires », souligne le directeur des études Altares, Thierry Millon, auprès de l’AFP. Julien Laugier, économiste au groupe BPCE, estime que cette situation met en péril 250.000 emplois et qu’elle pourrait s’aggraver davantage car l’Etat compte mettre en place un plan d’économie drastique pour réduire la dette.