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Taxe sur le Made in France : Bernard Arnault s’agace

Lors de la présentation des résultats annuels de son groupe LVMH, Bernard Arnault a fustigé la taxe sur le Made in France, au moment où aux Etats Unis, les impôts vont descendre à 15%. Il estime qu’une telle mesure pousse à la délocalisation, au moment où on parle de réindustrialisation de la France.

Dans le budget actuellement en préparation en France pour l’année 2025, il est prévu une hausse des impôts des plus grandes entreprises françaises comme contribution à l’effort financier national, au moment où le pays fait face à une forte dette et un déficit public qui se creuse. Cette surtaxe annoncée depuis Michel Barnier devrait rapporter 8 milliards d’euros à l’Etat cette année.

Bernard Arnault dénonce une taxe sur le Made in France

Bien-sûr, une nouvelle hausse de l’impôt ne peut pas plaire aux grandes entreprises, en particulier aux fleurons de l’économie tricolore. Parmi lesquels LVMH, géant mondial du luxe. Lors de la présentation des résultats financiers du groupe ce mardi 28 janvier, son patron et fondateur Bernard Arnault a dénoncé une « taxe sur le made in France ». Il a dit ne pas comprendre cette mesure au moment où toutes les puissances économiques défendent les intérêts de leurs entreprises nationales.

Les États-Unis encouragent leurs entreprises

Bernard Arnault pense sûrement à la Chine avec son Made in China, à l’Allemagne qui promeut le Made in Germany et surtout aux États-Unis qui ne jurent plus que par le Made in America depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Le milliardaire français, qui revient de l’investiture de Donald Trump, note qu’« aux USA, les impôts vont descendre à 15% », que « les ateliers sont subventionnés dans une série d’Etats » et que « le président (Trump) encourage ça ».

Un tel impôt pousse à la délocalisation

Par contre chez nous, poursuit le dirigeant, « on voit qu’on s’apprête à augmenter de 40% les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c’est incroyable ». Selon lui, une telle politique a pour inconvénient de « pousser à la délocalisation ». Bernard Arnault assure avoir proposé, avec les autres chefs d’entreprise, des solutions alternatives à cette surtaxe, « mais évidemment la bureaucratie » l’emporte.

Bernard Arnault ne croit pas que la taxe sur le Made in France ne s’appliquera que pendant un an

Et quand on lui dit que la surtaxe ne s’appliquera que pendant un an, le plus riche de France n’y croit pas. « Personne n’y croit, une fois qu’on a augmenté les impôts de 40%, qui va les baisser de 40% ?», a-t-il jugé. Bernard Arnault a des raisons de douter du caractère temporaire de cette hausse d’impôt. En effet, il est déjà arrivé que le gouvernement maintienne une contribution exceptionnelle au-delà du temps initialement fixé.

La CRDS, un impôt provisoire devenue pérenne

On le voit aujourd’hui avec la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) créée en 1996. Cet impôt provisoire de 0,5%devait durer treize ans pour résorber l’endettement de la Sécurité sociale. Mais il a déjà fait près de 30 ans. Servant désormais à faire face à la dette Covid, il doit rester au moins jusqu’en 2033, voire 2042.

Plus de 450 entreprises concernées par la taxe sur le Made in France

La taxe sur le Made in France ciblera les entreprises réalisant un chiffre d’affaires dans l’Hexagone compris entre 1 et 3 milliards d’euros. Sur cette base, elles sont 451 au total. Les plus touchées appartiennent aux secteurs du luxe, de l’énergie, de l’aéronautique, de la construction et de la banque. Par exemple, LVMH devra payer 750 millions d’euros, EDF 500 millions, Safran 330 millions, Vinci 400 millions et Crédit Agricole 400 également.