Financement libyen : Nicolas Sarkozy dans les serres de la justice

Nicolas Sarkozy a été condamné à un an d’emprisonnement ferme aménagé sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. L’ancien président de la République à annoncé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), se considérant victime d’une injustice.
Une première pour un chef de l’État français ! Dans l’affaire des écoutes téléphoniques, un des volets de la saga du financement libyen de sa campagne en 2007, Nicolas Sarkozy a été condamné à un an d’emprisonnement aménagé sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence. Désormais, il ne devra sortir de son domicile qu’entre 8h et 20h, jusqu’à 21h les jours d’audience.
Un recours annoncé devant la CEDH
L’ancien président de la République (2007-2012) a annoncé sur X qu’il déposera avant la fin du mois un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), car s’estimant victime d’une injustice. Cette condamnation intervient alors que le procès de l’affaire du financement libyen a repris et doit se poursuivre jusqu’au 10 avril prochain. Nicolas Sarkozy a été interrogé mercredi dernier par le tribunal correctionnel.
Nicolas Sarkozy las de parler
A la barre, l’ex locataire de l’Elysée a dit être lassé de devoir se défendre d’un financement libyen dont il ne demande qu’une preuve. On lui explique qu’il y a des preuves partout dans le monde, mais lui Sarkozy veut qu’on lui en mette une seule sous le nez. Quand la juge a évoqué les 70 cartons de cassettes d’enregistrements de Mouammar Kadhafi, il s’est enflammé car, dit-il, on ne lui a jamais non plus fait écouter une seule.
Nicolas Sarkozy parfois agacé à la barre
« S’il y avait le moindre enregistrement quelque part d’une conversation entre Kadhafi et moi, cette conversation, on l’aurait eu en un million d’exemplaires ! », a déclaré Nicolas Sarkozy, agitant les bras comme ahuri. Sentant avoir frappé dans le mil, l’ancien chef d’État a précisé qu’il n’avait plus les capacités d’étouffer quoi que ce soit. « Je ne suis plus au pouvoir, je suis un prévenu » a-t-il relevé.
L’ancien président minimise les témoignages de Libyens
La présidente du tribunal a lu quelques témoignages libyens et autres confidences évoquant un financement de sa campagne par le guide libyen. Mais, l’accusé a répondu une nouvelle fois qu’il attend de meilleures preuves après dix ans d’instruction. Pour lui, ce sont de simples conversations entre Libyens. La magistrate lui a alors rétorqué que « la preuve peut résulter d’un faisceau d’indices, d’un ensemble d’éléments, parmi lesquels des témoignages ».
Nicolas Sarkozy rejette tout rôle dans l’exfiltration de l’argentier de Mouammar Kadhafi
Concernant son rôle présumé dans la discrète exfiltration de France en 2012 de Bechir Saleh, l’ex-directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Sarkozy dit qu’il n’avait aucune raison de l’éloigner pour l’empêcher de parler. « J’avais au contraire intérêt à ce qu’il reste en France ! », a-t-il prétendu, faisant valoir que l’ancien argentier du dictateur libyen le blanchirait plutôt.
Un président qui ne savait absolument rien
Toujours plus innocent, Sarkozy accuse d’ailleurs son patron des renseignements intérieurs, Claude Guéant, d’avoir orchestré seul l’exfiltration de Saleh. Lui n’aurait rien à voir avec tout ça, même étant un président de la République. Il ne savait rien non plus de la notice rouge d’Interpol demandant l’arrestation de cet individu. « Quand on est président, on ne peut pas être sur toutes les balles » a-t-il assuré.