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Immigration : le financement des associations a augmenté de 23% depuis 2019

Selon un rapport de la Cour des comptes, le financement alloué aux associations s’occupant de l’immigration en France a augmenté de 23% entre 2019 et 2023 pour atteindre 2,3 milliards d’euros. Cette hausse s’explique par de nouvelles dépenses dans le domaine de l’asile et un manque de concurrence entre les prestataires.

C’est un chiffre qui devrait faire grincer les dents à l’heure de l’austérité budgétaire, notamment du côté de l’extrême droite qui pourrait se dire que les migrants coûtent un peu trop cher. En effet, selon un rapport de Cour des comptes publié le mardi 11 février, les crédits de la mission « Immigration, asile et intégration » ont augmenté de 23% entre 2019 et 2023 pour atteindre 2,3 milliards d’euros.

Une hausse de plus de 50% des financements octroyés aux associations

En 2023, en particulier, les financements octroyés aux associations ont augmenté de plus de 52 % pour atteindre près de 1,1 milliard d’euros. Cette enveloppe a servi à offrir différentes prestations comme l’hébergement, l’accompagnement et l’intégration des migrants et demandeurs d’asile. Pour la seule gestion du parc d’hébergement, les associations ont reçu plus de 850 millions d’euros. Soit une hausse de 46 % par rapport à 2019.

Une hausse de l’immigration

La mise en place du contrat d’intégration républicaine (CIR), elle, a nécessité une enveloppe de 76,3 millions d’euros en 2023, soit un bond de 114 % en quatre ans. La Cour des comptes impute en partie la hausse du financement des associations d’aide aux migrants à l’augmentation des flux. En effet, les demandes d’asile ont progressé de 7,4 % et les capacités d’hébergement de 14,7 % entre 2019 et 2023.

Un manque de concurrence entre les prestataires

La Cour des comptes pointe en outre les dépenses des volets civique et linguistique du contrat d’intégration républicaine (CIR). Elle note une hausse du nombre de signataires et un doublement du volume horaire, avec des formations plus intensives et des bénéficiaires demandant plus d’accompagnement. Autres facteurs de la progression des coups, « le manque de concurrence entre les prestataires », relève l’institution dans son rapport.

Du flou autour des missions d’accompagnement

La Cour des comptes constate en outre un manque de précision de l’État et de son opérateur, l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration), sur la nature des missions d’accompagnement, les compétences requises et le taux d’encadrement nécessaire dans les structures d’hébergement. Selon elle, « le recours à la subvention offre moins de prise à l’État sur le contenu et le suivi d’exécution des prestations ».

L’immigration, une préoccupation dans le gouvernement Bayrou

Pour plus d’efficacité, la Cour des comptes réclame de « définir plus précisément les prestations effectuées par les associations et de mieux les coordonner en matière d’intégration. Pointant aussi des contrôles « diversement exercés », l’institution appelle à les renforcer, en particulier dans le domaine de l’asile. Ce rapport devrait donner du grain à moudre au ministre de l’Intérieur Bruno Reteillau, qui souhaite endiguer le flux migratoire par tous les moyens, aidé de son collègue de la Justice Gerald Darmanin.