Belgique : les buralistes doivent désormais cacher les cigarettes vendues

Cachez-les qu’on ne saurait les voir ! En Belgique, depuis le 1er avril 2025, les buralistes doivent désormais invisibiliser les cigarettes qu’ils vendent, sous peine d’une amende de 2000 euros. Cette mesure vise à décourager la population de fumer, surtout les jeunes. Mais pour certains Belges, elle est inutile car il est toujours possible d’avoir accès au tabac.

La Belgique multiplie les actions contre le tabagisme. Depuis le 1er avril 2025, les autorités nationales imposent désormais aux buralistes de cacher les cigarettes qu’ils vendent, sous peine d’une amende de 2000 euros pour la première infraction et jusqu’à à 800 000 en cas de récidive.

Tous les produits de tabac concernés par la mesure d’invisibilisation

Cette mesure vise à réduire la visibilité des produits de tabac pour ne pas inciter la population à fumer, surtout les jeunes. Outre les cigarettes, elle concerne aussi les cigares, les cigarillos, les papiers à rouler, le tabac à pipe, à mâcher, à priser, les filtres ou encore les cigarettes électroniques et leurs e-liquides. Le gouvernement interdit également toute mention sur le tabac sur les devantures extérieures des kiosques. Mais il n’a fourni aucun matériel aux vendeurs pour cacher les produits concernés.

Chacun se débrouille pour cacher les cigarettes

Les détaillants n’ont d’ailleurs pas reçu de conseils ou de documents spécifiques sur la manière de traiter désormais les produits du tabac. Chacun devra se débrouiller comme il le peut. Ainsi, certains buralistes ont dû installer des rideaux en plastique faits à la main, accompagnés de catalogues, ou des étagères sophistiquées qui s’allument automatiquement lorsqu’elles sont ouvertes. D’autres ont préféré les placards fermés derrière eux, les malles sous le comptoir, ou encore les tiroirs à cigarettes.

Réduire le risque d’achat impulsif de cigarettes

Pour beaucoup, ce n’est pas facile de mettre en place de telles solutions. Mais pour le gouvernement, les buralistes peuvent utiliser tous les moyens qu’ils veulent, pourvu qu’on ne voit plus les cigarettes exposées comme auparavant avec les vitrines colorées qui attiraient les plus jeunes. « L’objectif est de dénasaliser le tabagisme et de réduire le risque d’achat impulsif », a expliqué Justine Cerise, porte-parole de SPF Santé Belgique.

Les fumeurs trouveront toujours un moyen d’acheter des cigarettes

En Belgique, 24 % des habitants fument, dont 19 % quotidiennement malgré les risques avérés pour la santé. Chaque année, 14 000 personnes meurent de manière prématurée à cause du tabagisme, et environ 300 000 souffrent de maladies liées au tabac. Si certains Belges ne sont pas contre l’invisibilisation des cigarettes dans l’espace public, ils estiment que cette mesure est inutile. Selon eux, elle ne changera rien parce que les gens qui fument depuis des années connaissent déjà les magasins qui vendent le tabac.

Interdiction pour les grandes surfaces de vendre du tabac

Ces Belges sceptiques affirment également que les jeunes pourront toujours se procurer les produits par d’autres moyens et voies, s’ils fument déjà. Mais le gouvernement n’a pas réfléchit à tout ceci. Il a d’ailleurs pris une autre mesure : l’interdiction pour les grandes surfaces de vendre du tabac, alors qu’environ un tiers de cette substance est vendu en super et hypermarché dans le pays. Ces deux obligations s’inscrivent dans un grand plan de lutte contre le tabagisme chez les 15-25 ans. C’est dans le cadre de ce programme que la Belgique a interdit les puffs depuis le 1er janvier 2025. Une première en Europe.