La Russie s’acharne sur Liz Truss après sa nomination

Depuis sa nomination en tant que Premier ministre du Royaume Uni, le mercredi 6 septembre, Liz Truss est la cible d’une salve de critiques et de moqueries de responsables russes. A la tête de cet acharnement, le Kremlin dit n’attendre aucun changement dans la politique de Londres vis-à-vis de Moscou avec cette dirigeante. Au contraire, il croit que la situation se détériorera en raison de son caractère belliqueux.

Liz Truss est devenue mercredi la nouvelle Première ministre du Royaume-Uni. Elle a été élu à la tête du Parti conservateur par 57,4 % de voix, contre 42,6 % pour l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak. Sa victoire, pressentie depuis quelques semaines, a été saluée par les dirigeants d’Europe. Et surtout par les autorités ukrainiennes, avec à leur tête le président Volodymyr Zelenskiy. L’homme fort de Kiev a déclaré que les relations entre la Grande-Bretagne et l’Ukraine, déjà « d’un niveau sans précédent », allaient se renforcer. Il a jugé cette consolidation nécessaire pour contrecarrer tous les efforts destructeurs de la Russie.

La Russie s’attend au pire avec elle

Sans surprise, Moscou n’a pas apprécié la victoire de Liz Truss qu’il qualifie de belliciste. Malgré ses scores staliniens, Vladimir Poutine a osé affirmer que son élection est « loin d’être démocratique ». De son côté, le très glamour porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a indiqué qu’« on peut supposer avec un haut degré de confiance qu’aucun changement pour le mieux ne peut être attendu » après cette nomination. Il se fie aux déclarations de Mme Truss sur la Russie lorsqu’elle était ministre des Affaires étrangères et candidat au poste de Premier ministre du Royaume Uni.

Effectivement, en tant que ministre des Affaires étrangères, Truss avait tenu des positions dures envers le pays de Peskov. Elle avait fermement condamné son offensive militaire en Ukraine et appelé à « des sanctions les plus sévères que [le] régime n’ait jamais vues ». Fort de cela, Peskov dit ne s’attendre à autre chose qu’au pire maintenant que la ministre a les pleins pouvoirs. Pour lui, comme pour les autres responsables, russes, elle devrait se concentrer sur la résolution des problèmes intérieurs du Royaume-Uni au lieu d’amplifier des menaces étrangères qui ne dissuaderont jamais la Russie.

Les sentiments russophobes ne feront qu’amplifier

Dans toute la Russie, des critiques ont visé la nouvelle Première ministre britannique. Elles viennent notamment de Sergei Mironov, un leader du parlement russe. Se voulant lucide, celui-ci rappelle que peu importe le profil, « tout responsable [britannique] exécutera les ordres précédents pour essayer de contenir la Russie et de [la] transformer en une colonie occidentale ».

Ce qui signifie qu’après leur élection, tous les dirigeants occidentaux reçoivent une feuille de route visant la soumission du géant eurasien. Dmitry Novikov, un autre membre de la Douma, assure pour sa part que Liz Truss ne montre pas de différence avec Boris Johnson. Tous deux seraient impétueux et imprévisibles. Il croit fermement que la nouvelle Première ministre va renforcer le sentiment russophobe dans toute l’Europe. Et qu’elle va surtout livrer plus d’armes à l’Ukraine.

Une pâle copie de Margaret Thatcher ?

Les médias russes, quant à eux, vont encore plus loin. Ils sont convaincus que Mme Truss pourrait utiliser des armes nucléaires si nécessaire au regard de sa haine pour la Russie. Plusieurs autres ont tourné en ridicule Liz Truss. Par exemple en réactualisant une gaffe commise en février dernier par la dirigeante. Dans une interview, elle avait confondu la mer Baltique et la mer Noire.

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova avait évoqué « la stupidité et l’ignorance des politiciens anglo-saxons ». Mais également les piètres connaissances en géographie de son homologue. D’autres animateurs ont préféré se moquer de son inclination à vouloir ressembler à Margaret Thatcher. Et à se faire appeler « Dame de Fer » (Iron Lady) comme elle. On trouve ridicule qu’elle aille jusqu’à copier sa coupe de cheveux et son style vestimentaire.