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Chèque alimentaire : promesse non tenue pour Macron

Photo de Alana Harris sur Unsplash

Il n’y aura finalement pas de chèque alimentaire en 2024 comme l’avait promis Emmanuel Macron. C’est Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, qui l’a annoncé ce dimanche. A la place, le gouvernement souhaiterait proposer un «chèque inflation» ou un fonds de 60 millions d’euros pour les associations.

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé dimanche qu’il n’y aura pas de chèque alimentaire en 2024 comme l’avait promis Emmanuel Macron. Il a donné la mauvaise nouvelle ce dimanche 7 janvier sur France 3 dans l’émission « Dimanche en politique » animé par Francis Letellier. «Oublions les politiques de chèques, nous n’en avons pas les moyens aujourd’hui», a-t-il expliqué.

Manque de ressources financières pour lancer le chèque alimentaire

Selon l’actuel locataire de Bercy, l’abandon du chèque alimentaire résulte donc du manque de ressources financières. Il fait également valoir la complexité du dispositif. Le gouvernement ne saurait toujours pas qui peut en bénéficier, quel montant débloquer et à quelle fréquence versée cette aide. A la place du chèque alimentaire, il privilégierait un «chèque inflation» ou un fonds de 60 millions pour soutenir les associations et banques alimentaires. Celels-ci permettent aux foyers modestes d’avoir accès à des produits frais et locaux.

Le chèque alimentaire, une idée de la Convention citoyenne

Promis en 2020 par le président de la République, sur proposition de la Convention citoyenne sur le climat, le chèque alimentaire est une aide financière destinée aux ménages les plus modestes. Il figure dans les plans de la loi Climat et Résilience, mais n’a jamais été véritablement concrétisé. L’exécutif a toujours évoqué la complexité de sa mise en œuvre. Pourtant, Emmanuel Macron avait encore défendu ce dispositif en mars 2023, sans jamais dévoiler les modalités d’attribution ni sa forme (chèque, virement bancaire ou carte de paiement).

Le chèque alimentaire testé en Seine-Saint-Denis en 2022

Jusqu’alors, seule une expérimentation a été lancée dans le département de la Seine-Saint-Denis (Île-de-France) à la rentrée 2022. Elle a permis à 9 millions de foyers modestes de toucher 50 euros par mois pendant 6 mois. Pour en bénéficier, il fallait notamment toucher une prestation sociale (RSA, APL, AAH, ASPA, prime d’activité). C’est la CAF (Caisse d’allocations familiales) qui versait le chèque alimentaire aux personnes concernées par le test.

Le Maire promet une réduction prochaine des prix

Au cours de son entretien à « Dimanche en politique », Bruno Le Maire s’est dit également confiant quant à la baisse prochaine des prix dans le secteur alimentaire. Il pense que cette réduction des tarifs interviendra dès que les négociations commerciales prendront fin le 31 janvier. Ces discussions annuelles entre distributeurs et industriels ont été avancées cette année (elles prenaient traditionnellement fin le 1er mars) afin de vite répercuter en rayons les baisses des cours de certaines matières premières, comme les céréales et l’huile.

Mais pas de retour aux prix d’avant crise

Alors que les enseignes de la grande distribution parlent de demandes de hausse de l’ordre de 7 à 8% de la part des fabricants, Bruno Le Maire évoque une augmentation de 5%. Il considère que ce taux est déjà trop élevé, même si l’année dernière il avait atteint les 15%. Le ministre de l’Economie précise toutefois qu’on ne reviendra pas à la situation d’avant l’inflation. «Il ne s’agit pas de revenir aux prix d’avant crise. Ça n’arrivera pas», a-t-il nuancé. Bruno Le Maire a cité quelques produits qui connaitront des baisses. A savoir le beurre, les huiles, la volaille et les viandes.