Fisker, l’échec d’une belle promesse sur un marché impitoyable

La start-up de véhicules électriques est en faillite, sept ans après une incursion pourtant séduisante au départ dans l’industrie.

« Comme les autres entreprises du secteur des véhicules électriques, nous avons été confrontés à divers vents contraires sur les marchés et sur le plan macroéconomique, ce qui a affecté notre capacité à fonctionner de manière efficace« .

C’est par ces mots que Fisker a officiellement sonné le glas de ses ambitions. Dans une déclaration publiée le lundi 17 juin 2024, la firme d’automobiles électriques basée en Californie s’est déclarée en faillite.

Elle est donc désormais, conformément au chapitre 11 du code des faillites aux États-Unis, dans le processus d’élaboration d’un plan de restructuration, avec la supervision d’un juge et d’un administrateur judiciaire.

Entre 200 et 999 créditeurs

En attendant de trouver une issue à ses difficultés, l’entreprise a communiqué à propos de celles-ci. Elle a ainsi indiqué, dans un dossier déposé auprès du tribunal des faillites du Delaware et consulté par le site d’information Fortune, que ses biens et investissements étaient compris entre 500 millions et 1 milliard de dollars.

Quant aux dettes et engagements financiers du groupe, ils sont estimés entre 100 et 500 millions. Les créditeurs entre 200 et 999. « Après avoir évalué toutes les options pour notre entreprise, nous avons déterminé que la poursuite de la vente de nos actifs dans le cadre du chapitre 11 est la voie la plus viable pour l’avenir de la société« , a poursuivi Fisker.

Le site d’information Caradisiac révèle à cet effet que le constructeur automobile a décidé de vendre 3 231 exemplaires de son modèle de SUV baptisé « Ocean » à la société américaine de location de voitures American Lease, à des prix défiants toute concurrence.

Un marché ultra concurrentiel

Dévoilé en 2022, le modèle Ocean n’aura finalement pas tenu longtemps face aux critiques. Le coup fatal lui aura été, selon certains points de vue, asséné par la star des réseaux sociaux, Marques Keith Brownlee.

L’Américain de 30 ans avait notamment décrit l’engin comme « le pire véhicule qu’il n’ait jamais testé », dans une vidéo vue plus de cinq millions de fois depuis sur YouTube. De quoi précipiter le cours du titre du groupe vers la chute.

« Fisker n’a jamais réussi à passer le cap« , a déclaré le Youtubeur, après l’annonce de la faillite de la société, tout en réfutant toutefois la paternité de ces déboires. Fondé en 2007 par le designer danois Henrik Fisker, le constructeur n’a pas pu résister à la concurrence des grands noms tels que Tesla.