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Notation Fitch : la France limite la casse

Fitch

L’agence de notation Fitch a annoncé vendredi soir avoir maintenu la note de la dette française à « AA- ». Elle abaisse toutefois la perspective à « négative », signe d’une possible dégradation dans le futur. Fitch ne croit pas aux objectifs budgétaires fixés par le Premier ministre Michel Barnier.

La décision était très attendue, et elle est tombée. L’agence de notation Fitch a annoncé, vendredi 11 octobre, le maintien de la note de la dette française à « AA- ». Cependant, elle la place sous perspective négative, ce qui veut dire qu’elle envisage de la dégrader à l’avenir.

Fitch ne croit pas aux promesses du gouvernement Barnier

Lors de sa dernière évaluation en avril, Fitch avait alerté sur un risque de baisse en cas d’augmentation importante et persistante de la dette publique. Celle-ci est estimée à plus de 3000 milliards d’euros, tandis que le déficit se creuse à 6% du PIB. Alors que le gouvernement Barnier compte ramener le déficit à 5% du PIB dès l’année prochaine, puis sous les 3% en 2029, Fitch n’y croit pas.

La société américaine dit qu’elle ne s’attend pas à ce que l’exécutif français respecte ses prévisions révisées pour ramener le déficit en dessous de 3% du PIB d’ici 2029. Elle a donc relevé les siennes pour la France en 2025 et 2026, à 5,4 % du PIB. L’agence explique dans un communiqué que « les risques liés à la politique budgétaire se sont accrus depuis [son] dernier examen».

Une hausse de 118,5 de la dette publique d’ici 2028 ?

Fitch estime aussi que « le dérapage budgétaire prévu cette année place la France dans une situation plus défavorable ». Ainsi, les déficits budgétaires devraient être plus importants. Ce qui entraînerait une forte augmentation de la dette publique pour atteindre 118,5 % du PIB d’ici 2028. Cette situation serait imputable à « une forte fragmentation politique et un gouvernement minoritaire » qui « compliquent la capacité de la France à mettre en œuvre des politiques d’assainissement budgétaire durables ».

Bercy dit « prendre acte » de la décision de Fitch

Pour rappel, les élections législatives anticipées de juillet dernier ont permis de dégager trois grands blocs politiques : le Nouveau Front Populaire (NFP), Ensemble et le Rassemblement National (RN). Pourtant, c’est bien le parti Les Républicains (LR) qui gouverne actuellement la France par la volonté du seul Macron. Après l’annonce de Fitch, le ministre de l’Économie Antoine Armand a dit « prendre acte » de la décision. Mais il veut voir dans celle-ci, la reconnaissance de « la force de notre économie, vaste et diversifiée, l’efficacité de nos institutions et notre historique de stabilité macro-financière ».

Le budget 2025 débattu au Parlement dès la semaine prochaine

Le nouveau locataire de Bercy assure même que le projet de budget pour 2025 que son équipe vient de présenter devrait permettre de redresser la trajectoire des finances publiques et de maîtriser l’endettement de la France. Ce projet de loi de finances (PLF) a été présenté le jeudi 10 octobre. Il fera l’objet d’un débat parlementaire à partir du 21 octobre. Son principal objectif est de dégager 60 milliards d’euros d’économies, via notamment des réductions de dépenses et des hausses d’impôts.