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L’Opep révise pour la troisième fois d’affilée la demande de pétrole

Photo de Kevin Harris sur Unsplash

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a réduit lundi, pour la troisième fois consécutive, ses prévisions de croissance de la demande mondiale d’or noir pour 2024 et 2025. Cette révision à la baisse vient en grande partie d’une réduction des besoins prévisionnels de la Chine, deuxième économie mondiale.

Ce lundi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a ajusté à la baisse, pour la troisième fois d‘affilée, ses prévisions de croissance de la demande mondiale d’or noir pour 2024 et 2025. Elle estime désormais que cette demande augmentera de 1,93 million de barils par jour (bpj) en 2024, contre une hausse de 2,03 millions de bpj prévue le mois dernier. Pour 2025, elle table sur une croissance de 1,64 million de bpj, contre et 1,74 million auparavant.

L’Opep table sur une consommation mondiale de 104,1 millions bpj cette année

Ces volumes restent supérieurs à la moyenne historique de 1,4 million bpj observée avant la pandémie de Covid-19. Cette année, le monde consommera en moyenne 104,1 millions de barils de pétrole par jour, contre 102,2 millions bpj en 2023, précise l’Opep, qui révise chaque mois ses prévisions en fonction de la conjoncture. En 2025, l’organisation table sur une consommation mondiale de 105,7 millions de bpj. Dans sa précédente prévision, elle prévoyait une consommation mondiale de pétrole de 104,2 millions de bpj en 2024 et de 105,9 millions de bpj en 2025.

La Chine en grande partie à l’origine de la révision à la baisse

L’Opep explique dans une note que « l’ajustement par rapport à l’évaluation mensuelle précédente reflète les données réelles reçues, combinées à des prévisions légèrement inférieures pour certaines régions ». Selon elle, la Chine est en grande partie à l’origine de la révision à la baisse pour 2024 car les prévisions de croissance pour ce pays sont passées de 650.000 bpj à 580.000 bpj. Le cartel note que les mesures de relance économique de Pékin ne devraient pas suffire à relancer la consommation de pétrole en raison de vents contraires.

Les pays non membres de l’OCDE vont soutenir la croissance

Dans le détail, la demande des pays membres de l’OCDE augmentera de seulement 0,1 million de bpj en 2024 par rapport à 2023, principalement portée par les Amériques. Tandis que celle des pays non-membres (Chine, Moyen-Orient, Inde) devrait progresser de 1,8 million de bpj. En 2025, ces Etats devraient encore soutenir la croissance avec environ 1,5 million de bpj en glissement annuel, grâce notamment à l’Inde, dont les besoins en or noir sont sans cesse croissants.

La sortie progressive des énergies fossiles est un « fantasme » pour l’Opep

Si l’Agence de l’énergie de l’OCDE anticipe un pic de la demande de toutes les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) dans les prochaines années, grâce au bond des énergies plus propres et de la voiture électrique, l’Opep a une lecture différente. L’organisation affirme que la demande pétrolière continuera de progresser au moins jusqu’en 2050, un cap symbolique de la lutte contre le changement climatique. Selon elle, la sortie des énergies fossiles dans les prochaines décennies est un « fantasme » au regard des besoins actuels et des défis que posent les énergies renouvelables.