Obligations durables : une lente croissance prévue en 2025
Le volume d’émissions d’obligations durables devrait légèrement croître cette année, selon les analystes du Crédit Agricole. Il augmentera de 10% pour atteindre l’équivalent d’environ 900 milliards d’euros dans le monde. Pas assez pour tenir l’accord de Paris, estiment les économistes.
D’après les analystes du Crédit Agricole, les émissions d’obligations durables devraient légèrement croître en 2025. Elles augmenteront de près de 10% pour atteindre l’équivalent d’environ 900 milliards d’euros dans le monde cette année, selon leur calcul.
Les obligations durables avaient progressé légèrement en 2024
En 2024 déjà, en dépit de l’affaiblissement des investissements ESG (relatifs aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise), le marché des obligations durables a poursuivi sa lente progression, atteignant près de 820 milliards d’euros à mi-novembre, contre 790 milliards d’euros à la même date en 2023.
Les obligations vertes, produit phare des obligations durables
Dans le détail, les obligations vertes ont représenté 82,61 % des émissions durables l’année dernière. Elles ont été principalement portées par les émetteurs supranationaux et les institutions non-financières, avec respectivement 50 % et 20 % du volume total.
Toujours le même poids en 2025
En 2025, les obligations vertes devraient rester le produit dominant, même si une certaine diversification est attendue en termes de régions et de produits, précisent les analystes de Crédit Agricole. Elles pèseront pour 63% des émissions totales, alors que les SLB (« Sustainability-Linked Bonds », « Obligations liées au développement durable ») ne représenteront que 3 % du volume attendu des obligations labellisées ESG.
2025, une année charnière pour les obligations vertes
En 2025, les SBL seront particulièrement scrutés puisque leur refinancement arrive à échéance. Ces fonds passeront un véritable test, sachant que le préfinancement de ceux arrivant à échéance en 2026 et en 2027 débutera cette année. Selon les économistes du Crédit Agricole, les émetteurs supranationaux et non-financiers continueront de porter les obligations durables en 2025, avec une légère hausse d’une année sur l’autre en valeur absolue.
Les émissions d’obligations durables insuffisantes pour respecter l’accord de Paris sur le climat
Malgré une légère hausse globale des émissions d’obligations durables en 2025, l’équipe de Recherche ESG Fixed Income de Crédit Agricole CIB se montre peu satisfaite des perspectives. Elle estime que c’est une « croissance modeste » et « insuffisante » pour respecter l’accord de Paris sur le climat. Cet accord signé en 2015 visait à limiter le réchauffement climatique d’ici la fin du siècle à +1,5° C par rapport aux niveaux préindustriels.
La finance durable continuera de modeler les marchés malgré la montée du protectionnisme dans le monde
Les économistes du Crédit Agricole soutiennent que la « montée du protectionnisme partout dans le monde (…) pourrait freiner la transition » en Europe. Ils citent notamment les États-Unis, qui auront officiellement ce lundi un nouveau président, Donald Trump. Le dirigeant républicain est un adepte des droits de douanes et des taxes en tout genre sur les produits étrangers. Sa politique pourrait déstabiliser l’économie mondiale. Mais les analystes restent optimistes sur les investissements ESG et la finance durable. Ils pensent que ce segment des émissions va continuer de transformer en profondeur les activités de marchés.